AccueilCrise sanitaire et 2ème vague : Quelles tendances pour la formation ?

Crise sanitaire et 2ème vague : Quelles tendances pour la formation ?

Les chiffres laissent à penser que nous entrons dans une deuxième vague épidémique alors que les entreprises sortent à peine de plusieurs mois de gel de leurs activités. Dès lors, comment anticiper l’évolution des stratégies de formation au cours des prochains mois ? Un premier bilan des évolutions intervenues depuis la période de confinement permettra de dessiner quelques tendances formation pour les mois à venir.

Une transformation rapide du secteur de la formation

Lors des premières semaines qui ont suivi l’annonce du confinement, la formation a subi un coup d’arrêt, entrainant l’annulation ou le report d’une majorité des formations inscrites au plan de développement des compétences. L’attention des RH s’est brutalement focalisée sur la mise en place du télétravail et de l’activité partielle, qui a concerné jusqu’à 40% de l’ensemble des salariés en avril[1]. La formation n’apparaissait pas aux yeux des entreprises comme une priorité et le FNE formation, qui devait permettre de former les salariés durant leurs périodes d’activité partielle, n’a concerné « que » 150 000 salariés, c’est-à-dire moins de 2% des salariés placés sous ce statut.

Au cours de cette période, les organismes de formation, ne pouvant plus accueillir de public, ont dû s’adapter, lorsque c’était possible. Seuls 47% des établissements de formation ont pu poursuivre leur activité durant le confinement[2]. Une suspension de leur activité était inévitable notamment lorsque les formations qu’ils mettent en œuvre requièrent du matériel professionnel ou des plateaux techniques. Cependant, les organismes de formation manquaient aussi, bien souvent, de ressources pédagogiques et/ou de solutions techniques adaptées à la formation à distance.

Il a donc fallu qu’ils entament une transition vers la formation à distance. Celle-ci s’est faite à marche forcée puisque, parmi les organismes de formation ayant maintenu une activité durant le confinement, la moitié ne réalisait aucune formation à distance avant le confinement. Tous ceux qui voulaient poursuivre leur activité ont dû accroître très rapidement leur capacité à dispenser des formations à distance. Sur le portail du Compte Personnel Formation, par exemple, cela s’est traduit par un doublement des offres de formation à distance entre mars et mai 2020. Profitant de ces tendances de formation à distance, les organismes de formation les mieux placés pour répondre à ce besoin ont bénéficié d’un accroissement de leur activité atteignant 50 à 80%[3], laquelle semble perdurer partiellement encore aujourd’hui.


[1] https://www.lci.fr/emploi/le-medef-parle-de-chiffres-exageres-combien-de-salaries-sont-vraiment-en-activite-partielle-2156383.html

[2] https://reseau.intercariforef.org/thematique/covid-et-maintien-distance-de-lactivite-de-formation

[3] https://www.leparisien.fr/economie/business/pour-une-relance-vraiment-durable/la-formation-a-distance-a-une-carte-a-jouer-17-08-2020-8363853.php

De bonnes conditions pour préparer la reprise

Même si les perspectives de l’emploi ne sont guère optimistes pour le second semestre[1], une majorité d’entreprises souhaitent se concentrer sur la reprise de l’activité en fidélisant leurs salariés et en leur donnant des perspectives positives pour les prochains mois. Le Plan de relance doit les y aider.

Pour préserver l’emploi, le gouvernement prévoit notamment de financer l’Activité Partielle de Longue Durée (APLD), qui permet de prolonger l’activité partielle des salariés tout en bénéficiant de prises en charge plus intéressantes que l’activité partielle de droit commun. Pour les entreprises qui s’inscrivent dans une stratégie de reprise progressive de leur activité, comme pour celles qui souhaitent se réorganiser ou réorienter certaines de leurs activités, ce mécanisme est particulièrement pertinent car il peut s’articuler avec le FNE-formation, lequel permet pour sa part de financer les coûts des formations des salariés concernés. Les directions RH semblent l’avoir bien compris, puisqu’elles sont 20% à y voir un intérêt pour leur entreprise. Pour tirer pleinement parti de ces aides, les entreprises ont intérêt à bien identifier au préalable quels repositionnements des collaborateurs sont envisageables et quelles formations cibler.

De plus, les formations qui n’ont pu avoir lieu durant le confinement peuvent désormais être déployées plus facilement, puisque d’une part, les entreprises ont mis en place de nouveaux modes de fonctionnement, elles ont franchi un cap en matière de télétravail, et d’autre part le marché de la formation a très fortement accéléré sa transformation. Les formations « hybrides », qui intègrent à la fois des séquences en présentiel et des séquences à distance, sont en train de s’imposer comme modalité de formation dominante[2] et de nouvelles offres voient le jour très régulièrement. En parallèle, l’Etat va accentuer ces tendances de formation en investissant 260 millions d’euros dans une plateforme de formation à distance et dans des contenus pédagogiques partagés. La reprise passe également par l’intégration de nouveaux talents. A cet égard, le plan de soutien semble fonctionner puisque les chiffres des recrutements en alternance se rapprochent de ceux de l’année 2019[3], qui avait été une année particulièrement active de ce point de vue. L’aide de 8000€ pour chaque recrutement d’un alternant de plus de 18 ans, ou de 5000€ pour un alternant de moins de 18 ans, serait donc en train de porter ses fruits.


[1] Selon le ministre de l’économie, Bruno le Maire, « la crise économique va entrainer la suppression de 800 000 emplois, c’est-à-dire 2,8% de l’emploi total ».[1]

[2] https://www.miroirsocial.com/participatif/les-strategies-de-formation-apres-les-crises-de-2020

[3] https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-mon-boulot/les-entreprises-et-les-grandes-ecoles-misent-sur-lapprentissage_4091919.html


Finalement, qu’il s’agisse d’accompagner le développement d’activités nécessitant des compétences particulières, de repositionner des compétences en interne, d’adapter les compétences des salariés à de nouveaux modes de fonctionnement à distance ou simplement de les remotiver, de réelles possibilités sont offertes aux entreprises de construire des projets d’envergure, portés par des tendances formation à la digitalisation de l’offre et par des financements étatiques importants.

Nos équipes vous accompagnent, notamment grâce à la centrale d’achat de formation, dans la mise en œuvre de la digitalisation de la formation.

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