Le terme « entreprise apprenante » était jusqu’alors réservé à une élite, aux entreprises les plus avancées sur le sujet de la formation interne, voire aux entreprises du CAC40 disposant des services formation les plus staffés, ou à l’inverse, aux sacro-saintes start up.
Le lien comme clé de voûte de la compétence
Mais dans un contexte mondial de crise sanitaire, où distanciation sociale et télétravail s’imposent depuis quelques semaines, chaque organisation est forcée de constater que le lien social peut être compliqué à maintenir entre les collaborateurs, les managers et les directions. À l’échelle d’une équipe, d’une business unit ou même d’une entreprise, les relations sociales sont aussi le ciment du travail coopératif et de la compétence. Donc de l’efficience.
Entre chômage partiel pour les uns, total pour les autres et maintien de l’activité pour les « premières lignes », l’efficience est le cheval de bataille de l’entreprise agile, en cette période de crise. Le changement organisationnel implique une réorganisation du travail et la place de la compétence professionnelle évolue. De personnelle, détenue par un expert métier, elle devient un outil de rapprochement et de partage, au cœur du management des organisations.
Formation interne, les prémices de l’entreprise apprenante
Le développement des compétences par la formation interne s’impose aujourd’hui dans beaucoup d’organisations, comme un motif pour partager, échanger et faire de cette période un « usage bénéfique ». Recréer du lien et apprendre, pour anticiper la reprise tant attendue, c’est la ligne adoptée en majeure partie par ces nouvelles entreprises apprenantes.
Comment devenir une organisation apprenante ?
D’ordinaire c’est une notion qui fait partie à part entière du « conseil en organisation » et qui passe par une réflexion poussée et accompagnée. Il faut étudier l’organisation, ses besoins de formation, ses collaborateurs, sa culture, son management, ses marqueurs, etc.
Dans un contexte si exceptionnel, les choses sont abordées de manière différente, en mode agile, facilitées dans les entreprises numériques. La question principale à se poser est celle du développement des compétences professionnelles dans la simplicité et la rapidité de mise en œuvre. Face à l’urgence de la situation, au besoin de liant social et à l’éloignement, on observe, dans les entreprises, une mobilisation de tous les services. Chacun prépare des supports ou thématiques de formation qui pourraient intéresser l’ensemble de ses collègues.
Ainsi, catalogue de formations internes à dispenser en visio-conférence ou slide-show, coaching entre collaborateurs, manager-coach, échanges de compétences lors de pauses-café à thème en visio fleurissent dans de nombreuses entreprises… Ils sont autant de moyens explorés en ce moment même pour développer la culture apprenante.
Quel avenir pour ces néo cultures apprenantes ?
En période de crise, les initiatives RH sont nombreuses, favorisées par l’agilité réclamée par la situation et par le besoin de positivisme et d’avancées. Le risque de voir tous ces efforts de formation interne s’amoindrir et perdre en valeur au « redémarrage » de l’activité est grand : par manque de temps -comme lors de l’avant-crise- ou en raison d’un surplus d’activité lié à la reprise, par une ambition de recadrer ces initiatives pour les faire entrer dans le moule des process, ou par essoufflement des initiatives hors du contexte exceptionnel de solidarité de partage lié à cette période. Mais il ne faudra pas oublier les efforts fournis pour construire ces offres de formation interne et les progrès réalisés en direction d’une culture plus apprenante. Il faudra au contraire réfléchir à la manière de les faire perdurer, de les institutionnaliser, jusqu’à les faire devenir des rituels inscrits dans la culture de l’organisation. C’est ici qu’il faudra veiller à prendre un peu de hauteur et de temps pour pérenniser la démarche, notamment à l’aide d’experts de la formation qui seront à même de guider le travail de consolidation.
Nous l’avons vu, la période prouve que toutes les initiatives de formation interne sont des signaux positifs et apportent les premières pierres à la construction d’une entreprise plus apprenante. Puis, en sortie de crise, en étant accompagné et à partir de ces innovations, d’autres projets bien plus vastes peuvent émerger, tels les learning lab’, les universités d’entreprises et autres nouvelles méthodes d’apprentissage, aussi bénéfiques pour les collaborateurs que pour l’organisation… Chaque pierre compte sur le chemin de l’apprentissage, l’essentiel reste de poser la première. Dans beaucoup d’entreprises, cette situation exceptionnelle aura permis de le faire ; à nous de poser les suivantes ensemble ?
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